F(l)ANER*
2019, video
06 mins 27
HD, 16:9, color, stereo
camera:
Hugues Montano,
Abirami Rasiah,
Arthur,
Doryne Millet
*(wander)fade
March 22, 2019,
I’m hurt of doing nothing. I feel sarcophagus.
Asleep, trapped and mortal.
I am shot although I’m not reached by any bullet.
March 20,
Am I hurt or scared?
Am I scared because I am hurt? or, am I hurt to be afraid?
I am tired, I have muscle aches, a bent back, a dry throat and eyes ache.
My head is scratching me. A space appears between my skin and my skull. I feel that there is a removal, a detachment.
Still unable to keep me straight.
April 10,
I’m suffocating due to anesthesia.
I am bored.
May 31,
I am like my plants, I lose my leaves.
I am invaded by the inactivity, the inability to move forward, the total fear of a future.
Where is the appeasement ?
May 17,
The flying breaststroke!
I swim aloft.
We should make a big banner of airplane advertising to fly over France with !
Like in front of the seacoast, in summer, along the beaches of tourists.
A flag that clings to the legs like pants, a mermaid pajamas in the wind!
To hang oneself on bridges.
June 13,
Last night, at bedtime, I would have written a book, I had the impression that I was full of words, sentences, lines and paragraphs, that there was a mountain or a waterfall in me, ready to escape to cover a white page with black.
However, after sleeping, I wake up with the desire for nothing.
I am stuck in the bottom of my bed, without knowing where my place would be outside this cozy and snug prison that is my bed passed ten o’clock in the morning.
I am on the verge of sinking, this is the first impression, I drift and the minutes pass, I’m not doing anything. And if ever I see that the sun has already turned, I sink deeper into the folds of my quilt.
I‘m afraid of the outside.
Although I only dream of one thing: feel the wind on my face, my heart beat, my body in full effort, feel alive.
However impossible caulked in this room on the sixth floor of an old building of the fifteenth arrondissement of Paris.
But then, what’s wrong?
The outside is yet so close, the street is only a minute walk from my bed, the path requires no sense of direction, just hold the ramp and do not slip.
And to think that this night I dreamed that I was descending a staircase by the hole and not by steps.
Am I afraid to cross this cage?
However, to go up the stairs causes me a few problems.
But why come down from my dovecote?
Endless loop. We must go back to the source, go get the rain in the clouds.
Maybe I’m stuck with the idea of wanting to enjoy something simple.
Is it a valid reason to leave home to want to feel the wind on your skin, to hear the leaves crinkle and the rain run down your forehead.
Sometimes I feel the lack of utility, the lack of belonging to a machine, a cog that supports to our living together.
Nevertheless I do not feel able, I’m probably too selfish or too spoiled, too much without problems.
Have not I seen the war? Have I forgotten the fighting? The battles?
I want to change a world that I do not know.
Yet I try to be part of it. At what price?
June 19,
I can not remain disembodied in this manner.
Young body, already an old wanderer.
This strange feeling of lack of sleep combined with the inability to sink into any nap. Rear taste of coffee. Horns, small wind, pollution and underpants. I drift on my raft of dirty clothes, on my flying carpet where my body is scattered. I hope to take off, go through the window and be carried over Paris.
Watching these people run, eat, fight, enjoy the sun, the summer finally arrived, some places where Paris stops, these people who dance, these people who love each other while they die next to each other without even seeing it.
I would so much like to release the anchor that holds my kite under this burning roof. From the top of my pierced sheets.
Adverse winds, I go into the washing machine.
My head in the drum, my neck is unscrewed.
The reactor is heating but the takeoff will not take place. The flight crew is absent.
General strike at the company.
We must increase the hormones rate of happiness to find an active staff.
July 8,
A lot has happened. Well, I guess. I didn’t understand everything.
Around me, they are all hypnotized. They walk without seeing where they go. They seem so little to know where they are.
When my eyes hurt, when they sting to cry.
When my brain is tired under the artificial light.
I feel pressured into action.
Push or pull, I never know which side of the door I am.
My ticket is swallowed by the gate. Invalid password.
Mad rush in the streets projected around my imaginary treadmill.
I’m cold. Hot in the belly. And I’ve a headache.
I have wet eyelids.
Sweet loves I seek you, hidden by my blinkers.
I sometimes have the impression that the flower, which I am, which is hatching little by little, fades in advance.
As if the earth around it had dried up.
The water no longer reaches its roots because they pierced the walls that was supposed to keep it. How to get out of this hypnosis?
July 15,
My skin is burning, my hair must be falling, my hands must be bleeding.
Bulldozer.
Taken by the urgency speech.
In the incapacity of the release.
In the cumulative needs.
I thirst in search of the desert.
22 mars 2019,
J’ai mal de rien faire. Je me sens sarcophage.
Endormi, coincé et mortel.
Je suis abattu pourtant atteint d’aucune balle.
20 mars,
J’ai mal ou j’ai peur ?
J’ai peur parce que j’ai mal? ou j’ai mal d’avoir peur ?
Je suis fatigué, j’ai des courbatures, le dos courbé, la gorge sèche et mal aux yeux.
Ma tête me gratte, un espace apparait entre ma peau et mon crâne,
je sens qu’il y a un décollement, un détachement.
Toujours aussi incapable de me tenir droit.
10 avril,
J’étouffe à l’anesthésie.
Je m’ennuie.
31 mai,
Je suis comme mes plantes, je perds mes feuilles.
Je suis envahit par l’inactivité, l’incapacité à avancer, la peur totale d’un futur.
Il est où l’apai(x)sement?
17 mai,
La brasse volée !
Je nage en l’air.
Il faudrait faire un grand fanion de publicité pour avion, voler au dessus de la France avec !
Comme devant les côtes, en été, le long des plages de touristes.
Un drapeau qui s’accroche aux jambes, tel un pantalon, un pyjama de sirène au vent !
Pour se pendre à des ponts.
13 juin,
Hier soir, au coucher, j’aurai écris un livre, j’avais l’impression que je regorgeais de mots, phrases, lignes et paragraphes, qu’il y avait une montagne ou une cascade en moi, prête à s’échapper pour recouvrir de noir une page encore blanche.
Cependant, après avoir dormi, je me réveille avec l’envie de rien.
Je suis comme coincé au fond de mon lit, sans savoir où serait ma place en dehors de cette prison chaude et réconfortante qu’est ma couche passée dix heure du matin.
Je suis au bord du naufrage, telle est la première impression, je dérive et les minutes passent, je ne fais rien et si jamais je vois que le soleil a déjà tourné, je m’enfonce encore plus dans les plis de ma couette.
J’ai peur du dehors.
Bien que je ne rêve que d’une chose : sentir le vent sur mon visage, mon coeur battre, mon corps en plein effort, me sentir vivant.
Cependant impossible calfeutré dans cette chambre au sixième étage d’un vieil immeuble du quinzième arrondissement de Paris.
Mais alors qu’est-ce qu’il ne va pas ?
Le dehors est pourtant si près, la rue ne se trouve qu’à une minute de marche de mon lit, le chemin ne requiert aucun sens de l’orientation, il suffit de tenir la rampe et ne pas glisser.
Et dire que cette nuit j’ai rêvé que je descendais un escalier par le trou et non par les marches.
Ai-je peur de traverser cette cage ?
La remonter ne me pose pourtant que peu de problèmes.
Mais pourquoi descendre de mon pigeonnier ?
Boucle sans fin. Il faut remonter à la source, aller chercher la pluie dans les nuages.
Peut-être que je suis bloqué à l’idée de vouloir profiter de quelque chose de simple.
Est-ce une raison valable pour sortir de chez soi que de vouloir sentir le vent sur sa peau, entendre les feuilles se froisser et la pluie couler sur son front.
Parfois je ressens le manque d’utilité, le manque d’appartenance à une machine, un rouage qui apporte à notre vivre ensemble.
Cependant je ne m’en sens pas capable, je suis surement trop égoïste ou trop gâté, trop sans problèmes.
J’ai pas vu la guerre ? J’ai oublié les combats? les batailles?
Je veux changer un monde que je ne connais pas.
J’essaye pourtant d’en faire partie. À quel prix?
19 juin,
Je ne peux rester désincarné de la sorte.
Jeune corps, déjà vieil ambulant.
Cette sensation si étrange du manque de sommeil combiné à l’incapacité à sombrer dans une quelconque sieste. Arrière gout de café. Klaxons, petit vent, pollution et caleçons. Je dérive sur mon radeau de linge sale, sur mon tapis volant où mon corps se disperse. J’espère décoller, traverser la fenêtre et me laisser porter au dessus de Paris.
Regarder ces gens courir, manger, se battre, profiter du soleil, de l’été enfin arrivé, des quelques endroits où paris s’arrête, ces gens qui dansent, ces gens qui s’aiment pendant qu’ils meurent les uns à côté des autres sans même le voir.
J’aimerais tellement remonter l’ancre qui scelle mon cerf volant sous ce toit brûlant, du haut de mes draps percés.
Vents contraires, je passe à la machine à laver.
Ma tête dans le tambour, mon cou se dévisse.
Le réacteur chauffe mais le décollage n’aura pas lieu. L’équipe de pilotage est absente.
Grève générale à la compagnie.
Il faut augmenter les hormones du bonheur pour retrouver un personnel actif.
08 juillet,
Il s’est passé beaucoup de choses. Enfin je crois. J’ai pas tout compris.
Autour de moi, ils sont tous hypnotisés. Marchent sans voir où ils vont, ils ont tellement si peu l’air de savoir où ils sont.
Quand mes yeux me font mal, qu’ils piquent à pleurer.
Que mon cerveau fatigue sous la lumière artificiel.
Je me sens en pression à l’action.
Pousser ou tirer, je ne sais jamais de quel coté de la porte je me situe.
Mon ticket est avalé par le portillon. Code invalide.
Course folle dans les rues projetées autour de mon tapis roulant imaginaire.
J’ai froid. Chaud au ventre. Et mal à la tête.
J’ai les paupières humides.
Douces amours je vous cherche, cachées par mes œillères
J’ai parfois l’impression que la fleur, que je suis, qui est en train d’éclore peu à peu, fane d’avance.
Comme si la terre qui l’entourait, avait séchée.
L’eau n’atteint plus ses racines car celles-ci ont percé les parois qui permettaient de la garder.
Comment sortir de cette hypnose ?
15 juillet,
Ma peau me brûle, mes cheveux doivent tomber, mes mains saigner.
Bulldozer.
Pris par le discours de l’urgence.
Dans l’incapacité de la relâche.
Dans le cumul des besoins.
Je m’assoiffe à la recherche du désert.
I’m hurt of doing nothing. I feel sarcophagus.
Asleep, trapped and mortal.
I am shot although I’m not reached by any bullet.
March 20,
Am I hurt or scared?
Am I scared because I am hurt? or, am I hurt to be afraid?
I am tired, I have muscle aches, a bent back, a dry throat and eyes ache.
My head is scratching me. A space appears between my skin and my skull. I feel that there is a removal, a detachment.
Still unable to keep me straight.
April 10,
I’m suffocating due to anesthesia.
I am bored.
May 31,
I am like my plants, I lose my leaves.
I am invaded by the inactivity, the inability to move forward, the total fear of a future.
Where is the appeasement ?
May 17,
The flying breaststroke!
I swim aloft.
We should make a big banner of airplane advertising to fly over France with !
Like in front of the seacoast, in summer, along the beaches of tourists.
A flag that clings to the legs like pants, a mermaid pajamas in the wind!
To hang oneself on bridges.
June 13,
Last night, at bedtime, I would have written a book, I had the impression that I was full of words, sentences, lines and paragraphs, that there was a mountain or a waterfall in me, ready to escape to cover a white page with black.
However, after sleeping, I wake up with the desire for nothing.
I am stuck in the bottom of my bed, without knowing where my place would be outside this cozy and snug prison that is my bed passed ten o’clock in the morning.
I am on the verge of sinking, this is the first impression, I drift and the minutes pass, I’m not doing anything. And if ever I see that the sun has already turned, I sink deeper into the folds of my quilt.
I‘m afraid of the outside.
Although I only dream of one thing: feel the wind on my face, my heart beat, my body in full effort, feel alive.
However impossible caulked in this room on the sixth floor of an old building of the fifteenth arrondissement of Paris.
But then, what’s wrong?
The outside is yet so close, the street is only a minute walk from my bed, the path requires no sense of direction, just hold the ramp and do not slip.
And to think that this night I dreamed that I was descending a staircase by the hole and not by steps.
Am I afraid to cross this cage?
However, to go up the stairs causes me a few problems.
But why come down from my dovecote?
Endless loop. We must go back to the source, go get the rain in the clouds.
Maybe I’m stuck with the idea of wanting to enjoy something simple.
Is it a valid reason to leave home to want to feel the wind on your skin, to hear the leaves crinkle and the rain run down your forehead.
Sometimes I feel the lack of utility, the lack of belonging to a machine, a cog that supports to our living together.
Nevertheless I do not feel able, I’m probably too selfish or too spoiled, too much without problems.
Have not I seen the war? Have I forgotten the fighting? The battles?
I want to change a world that I do not know.
Yet I try to be part of it. At what price?
June 19,
I can not remain disembodied in this manner.
Young body, already an old wanderer.
This strange feeling of lack of sleep combined with the inability to sink into any nap. Rear taste of coffee. Horns, small wind, pollution and underpants. I drift on my raft of dirty clothes, on my flying carpet where my body is scattered. I hope to take off, go through the window and be carried over Paris.
Watching these people run, eat, fight, enjoy the sun, the summer finally arrived, some places where Paris stops, these people who dance, these people who love each other while they die next to each other without even seeing it.
I would so much like to release the anchor that holds my kite under this burning roof. From the top of my pierced sheets.
Adverse winds, I go into the washing machine.
My head in the drum, my neck is unscrewed.
The reactor is heating but the takeoff will not take place. The flight crew is absent.
General strike at the company.
We must increase the hormones rate of happiness to find an active staff.
July 8,
A lot has happened. Well, I guess. I didn’t understand everything.
Around me, they are all hypnotized. They walk without seeing where they go. They seem so little to know where they are.
When my eyes hurt, when they sting to cry.
When my brain is tired under the artificial light.
I feel pressured into action.
Push or pull, I never know which side of the door I am.
My ticket is swallowed by the gate. Invalid password.
Mad rush in the streets projected around my imaginary treadmill.
I’m cold. Hot in the belly. And I’ve a headache.
I have wet eyelids.
Sweet loves I seek you, hidden by my blinkers.
I sometimes have the impression that the flower, which I am, which is hatching little by little, fades in advance.
As if the earth around it had dried up.
The water no longer reaches its roots because they pierced the walls that was supposed to keep it. How to get out of this hypnosis?
July 15,
My skin is burning, my hair must be falling, my hands must be bleeding.
Bulldozer.
Taken by the urgency speech.
In the incapacity of the release.
In the cumulative needs.
I thirst in search of the desert.
(english)
22 mars 2019,
J’ai mal de rien faire. Je me sens sarcophage.
Endormi, coincé et mortel.
Je suis abattu pourtant atteint d’aucune balle.
20 mars,
J’ai mal ou j’ai peur ?
J’ai peur parce que j’ai mal? ou j’ai mal d’avoir peur ?
Je suis fatigué, j’ai des courbatures, le dos courbé, la gorge sèche et mal aux yeux.
Ma tête me gratte, un espace apparait entre ma peau et mon crâne,
je sens qu’il y a un décollement, un détachement.
Toujours aussi incapable de me tenir droit.
10 avril,
J’étouffe à l’anesthésie.
Je m’ennuie.
31 mai,
Je suis comme mes plantes, je perds mes feuilles.
Je suis envahit par l’inactivité, l’incapacité à avancer, la peur totale d’un futur.
Il est où l’apai(x)sement?
17 mai,
La brasse volée !
Je nage en l’air.
Il faudrait faire un grand fanion de publicité pour avion, voler au dessus de la France avec !
Comme devant les côtes, en été, le long des plages de touristes.
Un drapeau qui s’accroche aux jambes, tel un pantalon, un pyjama de sirène au vent !
Pour se pendre à des ponts.
13 juin,
Hier soir, au coucher, j’aurai écris un livre, j’avais l’impression que je regorgeais de mots, phrases, lignes et paragraphes, qu’il y avait une montagne ou une cascade en moi, prête à s’échapper pour recouvrir de noir une page encore blanche.
Cependant, après avoir dormi, je me réveille avec l’envie de rien.
Je suis comme coincé au fond de mon lit, sans savoir où serait ma place en dehors de cette prison chaude et réconfortante qu’est ma couche passée dix heure du matin.
Je suis au bord du naufrage, telle est la première impression, je dérive et les minutes passent, je ne fais rien et si jamais je vois que le soleil a déjà tourné, je m’enfonce encore plus dans les plis de ma couette.
J’ai peur du dehors.
Bien que je ne rêve que d’une chose : sentir le vent sur mon visage, mon coeur battre, mon corps en plein effort, me sentir vivant.
Cependant impossible calfeutré dans cette chambre au sixième étage d’un vieil immeuble du quinzième arrondissement de Paris.
Mais alors qu’est-ce qu’il ne va pas ?
Le dehors est pourtant si près, la rue ne se trouve qu’à une minute de marche de mon lit, le chemin ne requiert aucun sens de l’orientation, il suffit de tenir la rampe et ne pas glisser.
Et dire que cette nuit j’ai rêvé que je descendais un escalier par le trou et non par les marches.
Ai-je peur de traverser cette cage ?
La remonter ne me pose pourtant que peu de problèmes.
Mais pourquoi descendre de mon pigeonnier ?
Boucle sans fin. Il faut remonter à la source, aller chercher la pluie dans les nuages.
Peut-être que je suis bloqué à l’idée de vouloir profiter de quelque chose de simple.
Est-ce une raison valable pour sortir de chez soi que de vouloir sentir le vent sur sa peau, entendre les feuilles se froisser et la pluie couler sur son front.
Parfois je ressens le manque d’utilité, le manque d’appartenance à une machine, un rouage qui apporte à notre vivre ensemble.
Cependant je ne m’en sens pas capable, je suis surement trop égoïste ou trop gâté, trop sans problèmes.
J’ai pas vu la guerre ? J’ai oublié les combats? les batailles?
Je veux changer un monde que je ne connais pas.
J’essaye pourtant d’en faire partie. À quel prix?
19 juin,
Je ne peux rester désincarné de la sorte.
Jeune corps, déjà vieil ambulant.
Cette sensation si étrange du manque de sommeil combiné à l’incapacité à sombrer dans une quelconque sieste. Arrière gout de café. Klaxons, petit vent, pollution et caleçons. Je dérive sur mon radeau de linge sale, sur mon tapis volant où mon corps se disperse. J’espère décoller, traverser la fenêtre et me laisser porter au dessus de Paris.
Regarder ces gens courir, manger, se battre, profiter du soleil, de l’été enfin arrivé, des quelques endroits où paris s’arrête, ces gens qui dansent, ces gens qui s’aiment pendant qu’ils meurent les uns à côté des autres sans même le voir.
J’aimerais tellement remonter l’ancre qui scelle mon cerf volant sous ce toit brûlant, du haut de mes draps percés.
Vents contraires, je passe à la machine à laver.
Ma tête dans le tambour, mon cou se dévisse.
Le réacteur chauffe mais le décollage n’aura pas lieu. L’équipe de pilotage est absente.
Grève générale à la compagnie.
Il faut augmenter les hormones du bonheur pour retrouver un personnel actif.
08 juillet,
Il s’est passé beaucoup de choses. Enfin je crois. J’ai pas tout compris.
Autour de moi, ils sont tous hypnotisés. Marchent sans voir où ils vont, ils ont tellement si peu l’air de savoir où ils sont.
Quand mes yeux me font mal, qu’ils piquent à pleurer.
Que mon cerveau fatigue sous la lumière artificiel.
Je me sens en pression à l’action.
Pousser ou tirer, je ne sais jamais de quel coté de la porte je me situe.
Mon ticket est avalé par le portillon. Code invalide.
Course folle dans les rues projetées autour de mon tapis roulant imaginaire.
J’ai froid. Chaud au ventre. Et mal à la tête.
J’ai les paupières humides.
Douces amours je vous cherche, cachées par mes œillères
J’ai parfois l’impression que la fleur, que je suis, qui est en train d’éclore peu à peu, fane d’avance.
Comme si la terre qui l’entourait, avait séchée.
L’eau n’atteint plus ses racines car celles-ci ont percé les parois qui permettaient de la garder.
Comment sortir de cette hypnose ?
15 juillet,
Ma peau me brûle, mes cheveux doivent tomber, mes mains saigner.
Bulldozer.
Pris par le discours de l’urgence.
Dans l’incapacité de la relâche.
Dans le cumul des besoins.
Je m’assoiffe à la recherche du désert.
(français)
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